L'anxiété de séparation est un problème souvent rencontré mais qui, comme dans plusieurs cas d'anxiété, semble à première vue difficile à traiter. On croit que c'est le tempérament du chien et qu'il est fait comme ça et on ne se pose pas plus de questions. Ou bien son problème d'anxiété est tellement important qu'il nous rend tellement stressé à notre tour qu'on arrive plus à y voir clair et on ne sait plus quoi faire. On lit ici et là, mais rien ne répond vraiment à notre problème ou le vétérinaire nous propose la médication, ce qui ne règle pas le problème à sa source!
 
 Il y a quelques pistes de solutions en fonction de la source du problème.


L'anxiété apprise
C'est l'anxiété "facile" à régler selon moi. La situation se produit lorsque, sans le vouloir, on apprend à notre chien à stresser lorsqu'on s'absente. Un peu comme on apprend à notre chien sauter sur les gens quand il est chiot ou à voler des objets pour attirer l'attention.

Voici les erreurs fréquentes:

  • parler à notre chien en lui expliquant qu'il doit être gentil et qu'on revient dans quelques heures.
  • lui faire la fête à notre retour, en lui parlant encore et en lui disant comment on l'aime et qu'il ne devrait pas s'inquiéter de la sorte, comment on s'est ennuyé de lui, etc.
  • lui donner beaucoup d'attention ou jouer avec lui, puis partir tout d'un coup.
  • l'adopter pendant un long congé, passer tout notre temps avec lui, puis le lundi matin le laisser tout seul 8 heures.

 

 
Solution
Premièrement il faut expliquer que pour le chien, nous sommes sa raison de vivre. Souvent il ne mangera pas, ne boira pas et ne mangera pas son os lorsque nous sommes absent. Il se mettra en mode "pause" jusqu'à notre retour. Aussi, ce n'est pas "normal" pour lui de voir un membre de son groupe partir hors du groupe. Il faut lui apprendre que c'est banal de nous voir quitter. Parce qu'en fait, c'est banal dans le fond... Il faut aussi jouer le jeu de la banalité de notre coté aussi! Donc autant au départ qu'au retour, on ne doit pas donner d'attention au chien, donc l'ignorer. Ça vous l'avez sûrement entendu et lu plusieurs fois. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que calmement, vous portez attention à autre chose dans la maison ou à votre horaire de la journée, et vous quittez. Simplement. Il ne faut pas faire mon erreur et de PENSEZ au CHIEN en ne le regardant pas. Ce n'est pas de l'ignorance c'est juste de pas le regarder! Le chien sait très bien nous lire dans notre non verbal et saura que vous pensez à lui et que ça vous stresse. Donc il faut vraiment se concentrer sur une autre tâche pour l'oublier complètement.

Ensuite, il faut que le chien soit calme lui aussi lors de votre départ. Ne faites pas de jeu ni de flatouille avant de partir. Faites-les 15 minutes avant si vous ne pouvez pas vivre sans lui en faire. Si vous voulez lui donner un kong ou un jouet pour l'occuper lors de votre départ, faites-le quelques minutes avant de partir, pour qu'il s'occupe pendant que vous êtes là, calmement, et qu'ensuite il vous voit partir pendant qu'il est concentré à quelque chose d'intéressant. Surtout, ne lui lancez pas son jouet dans la porte entrouverte alors qu'il commence à pleurer de l'autre coté... Ça n'aidera que pour quelques secondes...si ça aide même!
Lorsque vous partez ne soyez pas à la course. Le matin, je sais, on prépare nos affaires, on cherche nos clés, oups, on oublie ceci ou cela, on marche vite, on pense à notre journée chargée, etc. Le chien sent notre agitation et devient à son tour agité. Je ne sais pas si j'en ai parlé dans une chronique... (c'est pas drôle, je ne me souviens plus ce que j'écris!) mais plus l'énergie est élevée, plus la démonstration des comportements sera intense. Donc il faut prendre le temps de se calmer avant de partir.
 
Lui apprendre à rester seul
Faire des faux départs. C'est-à-dire que vous partez, mais vous revenez immédiatement. J'avais déjà lu ce truc mais je n'y avais jamais vraiment porté attention. Le lundi matin n'est pas le temps de faire ça. Il faut le faire la fin de semaine quand vous avez vraiment du temps à perdre! Je l'ai expérimenté sans le savoir un été avec des pensionnaires. J'ai un grand jardin sur le coté de la maison où les chiens n'ont pas accès. Eux ont accès à la maison et à la cour arrière par la porte patio. Alors parfois je dois retourner dans la maison parce que j'oublie quelque chose, ensuite je retourne au jardin, et je vais au cabanon dans la cour et retourne au jardin, j'oublie encore quelque chose dans la maison, retour au jardin, le téléphone sonne, retour au jardin et ainsi de suite! Toutes ces fois lorsque j'arrive, les chiens me font la fête comme si j'étais partie pendant 8 heures mais je ne leur dis rien, je ne fais que passer. À un certain moment, après une dizaine d'allers-retours la gang me regarde passer sans vraiment me suivre, l'air de dire: "Mais est-ce qu'elle sait où elle va la gardienne?" C'est ce que vous devez aussi faire. Lui apprendre que le fait de partir et de revenir est sans importance.

La cage?
Est-ce obligatoire? Je ne crois pas mais c'est un outil très pratique pour partir l'esprit tranquille. Par contre, certains chiens n'aiment juste pas la cage. Il faudra l'essayer. Mais sachez que d'apprendre à son chien à aimer sa cage pourra être très pratique. Vous ne savez jamais si vous devez un jour partir et que la seule pension disponible sera un chenil. Peut-être que vous allez déménager à l'étranger et que vous devrez le mettre en PetCargo dans un avion! Ou simplement chez le vétérinaire si jamais il devait subir une opération. Les gens qui me disent détester la cage et ne pas vouloir s'en servire peu importe la situation ne comprennent pas ou ne voient pas les problématiques possibles d'une telle manière de penser. Je ne dis pas de mettre le chien en cage tout le temps comme un hamster, mais de considérer la cage comme un outil pratique dont il faut apprendre à son chien de s'y sentir bien. La cage ne règle pas les problèmes d'anxiété mais empêche le chien de se blesser s'il décide de ronger ou de briser quelque chose durant notre absence.
 


L'anxiété mirroir ( quand les trucs plus haut ne donnent rien!)
Ce type d'anxiété est un peu plus spécial, je le décris ici, mais je n'ai jamais lu à ce sujet. C'est une de mes théories, libre à vous de l'expérimenter! 

Je l'observe chez les chiens qui sont de nature très douce et sensible. C'est est un peu plus complexe à première vue puisque le problème prend racine principalement chez son maître humain, plus précisément dans nos émotions. De ce que j'ai appris de mon expérience (voir Histoire de moi et Molly), c'est qu'on doit faire une bonne introspection pour trouver la solution. Il n'y a pas de truc comme plus haut, mais quand vous aurez travaillé sur vous, le chien changera en quelques jours!!
 
Une des choses que j'ai apprise c'est que le perfectionnisme du maître peut provoquer un stress chez notre animal. Lorsqu'on veut que notre chien soit trop parfait, souvent on se stresse et on oublie la vraie raison qui nous a poussé à avoir un chien au départ.  On lit qu'il faut être le chef de meute, qu'il devra manger après nous, nous suivre au pied, ne pas sauter, ne pas japper, etc. Il est où le fun d'avoir un chien s'il faut agir comme un gardien de prison? Voilà, il faut prendre tout ça à la légère et simplement vivre avec notre chien. Le guider dans sa vie et voir ce qu'il peut nous apporter. Et comme on dit, "On ne choisit pas un chien, il est mis sur notre route pour nous faire évoluer!" Parfois même seulement le fait d'être perfectioniste dans la vie, ce que nous dégageons peut influencer le chien même si ce n'est pas directement envers lui.

Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça? Comme je vous ai dit, il n'y a pas de truc pour ce type d'anxiété. Il faut vous poser des questions. Voir comment vous vous sentez dans telle ou telle situation. Est-ce que vous faite de l'eczéma? Troubles du sommeil? Buvez-vous beaucoup de café? Prenez-vous le temps de faire des pauses? Vous sentez-vous toujours à la course? Peut-être qu'un changement dans votre vie s'impose? Les chiens sont là pour nous faire changer! Ils nous renvoient une image de nos émotions dans leur comportements.